samedi 26 octobre 2013

La fin des confettis

On avait un balcon et la ville sous nos pieds. Mon colocataire vient de Vérone, on a donc le droit de jouer à Roméo et Juliette, se coller devant la plèbe* et les douchebags qui klaxonnent pour le plaisir. La nuit était calme, la nuit était douce, tu m'as sortie souper même si pour moi, 11h c'est trop tard pour manger, j'avais déjà souper. Tu fais bien ça, t'es doux, t'es drôle, t'es beau. C'est juste la date d'expiration qui me gosse de temps à temps. Genre mardi d'insomnie, pis l'inconfort de tes bras hier.

T'es la meilleure oreiller du monde, on en a déjà parler. Sauf que je sais pas je vais t'avoir combien de temps, pis ça me dérange vraiment. Je sais pas quelle étiquette on peut se coller dessus, je sais que c'est pas sensé être important, mais ça me dérange, vraiment. Ça fait presque deux mois qu'on se connaît. La moitié du temps que ça m,a pris pour tomber folle amoureuse en Australie. Sauf que y a pas mal de soustraction ici. On se voit deux fois/semaine pis ça fait 8, deux fois, en tout on est loin des 60 jours et nuits d'australie. On est loin de cette petite brillance dedans les yeux, des fois tu l'as mais on l'échappe, on laisse le silence tout gâchée, j'aimerais ça savoir communiquer.

C'est parce que y a pas de mots pour ça. On veut pas tuer l'espoir, peut-être que toi tu t'en soucie pas, que t'es déjà habitué à ça, je sais pas. Moi je trouve que mon lit simple est trop petit pour deux pis j'ai besoin d'espace, de grands espaces. Ici, c'est petit. Ça te tenterais-tu de partir loin? Préfères-tu voir tes amis chercher de l'emploi en Uruguay, en Suisse pis au Canada, sans jamais partir de chez toi?

Tu gosses. Je trouves ça poche qu'on aille pas eu de grande déclaration pis de projets plus intéressant que des bouts de nuits ici et là, je pense que je mérites mieux que ça, mais le problème c'est qu'on sait pas ça implique quoi, le sais-tu toi?


*C'est facile d'acheter des fruits en spécial dans les supermarchés, mais dans le marché public, voir la misère des producteurs agricoles qui viennent offrir leur récolte aux plus offrants, voir ces tomates qui coûtent presque rien, pis les chiffons qui habillent la grand-maman qui les vend, je sais pas, ça me coupe l'appétit, je vois une valeur marchande derrière ses peaux ridées, ces heures de travail durement gagnés, je sais pas, ça me trouble d'affronter ces regards, de pas savoir quoi choisir et de pas pouvoir avoir un contact humain, plutôt un échange de monnaie et de biens, un sourire parce que c'est la norme, ça manque d'Humanité.

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