26 avril 2011

Je viens de terminée ma première année universitaire. C'est fou, je trouve. Je suis rendue ben plus vieille que ce que je feel en dedans de moi. Ce que je veux dire, c'est que lorsque j'avais 14-15-16 ans, c'était tellement loin, tellement dans longtemps, j'allais dont ben être une femme rendue à l'université. Pis tsé, la vie continue, tout s'emballe, tout avance, pis un soir, on arrive comme ça, où l'on s'assoit à la table de sa cuisine, pis qu'on regarde tout autour.

On se rend compte que ça fait déjà 4-5 ans qu'on est partie de chez nos parents, on s'aperçoit que ça s'est fait tellement naturellement, ça n'a jamais été difficile. Ben oui, je me rend compte que ça a fait déjà 1 an la semaine dernière que je suis arrivée à Montréal; c'est comme si j'y avait toujours vécu. Pis entendu, je préfère toujours les gars qui font du 4 roues dans bouette pis qui ont pas besoin de me demandé de piquer leur ver à l'hameçon quand on pêche, bien entendu, on sort la fille du bois mais pas le bois de la fille, comme on dit. Ben oui, je làlà encore pas mal, je monte sur des cutter, j'arsoud chez mes amis, j'attends LA bus, je porte des bas d'soute pis à cause que je fais simple de même pis je sacre comme une bûcheronne; mais ici, c'est chez moi pareil.

Pis c'est ça, je me rends compte que câline, je suis tellement pas aussi vieille dans ma tête que je pensais que je le serais, quand j'étais petite. Pour moi, l'université c'était un chum, une bague de fiançailles, penser à faire des bébés pis se préparer à avoir une job steady. Pis aujourd'hui, ben je veux pas de chum, encore moins de mariage, je hais les enfants; j'en veux même pas, pis je viens de starter ma propre business, parlant de job pas stable pantoute (mais avec les cartes d'affaires pis le nom de compagnie pis toute pis toute là :) ).

Pis tsé, oui des fois je reviens en arrière, quand il me parle de nous deux, quand il me rappelle tous les souvenirs qui sont enfouis dans des trous noirs quelque part dans ma tête. Mais des fois, quand je vois mon chat dormir sur le comptoir de la cuisine, les caisses de bière qui traînent dans l'entrée parce qu'on et trop lâches pour aller les vendre en face pis les fenêtres mal isolées, je lui dis merci. Merci de pas m'avoir demandé de rester, parce que je l'aurais fait. Merci d'avoir fait en sorte que je continue de me respecter et d'être capable de me regarder dans le miroir, jours après jours. Merci de m'avoir laissé partir, et de m'avoir un peu moins aimé à la fin, juste assez moins pour être capable de t'empêcher de me retenir.

Pis tsé, c'est vrai, je suis ben moins avancée que ce que j'espérais quand j'écrivais dans mon journal à 12 ans, mais je suis pas moins heureuse, je suis sûre de ça. Pis oui, des fois je suis down, sauf que je pleure même pu, je me souviens même pu la dernière fois que c'est arrivée; je suis beaucoup plus sereine, beaucoup plus calme dans ma tête. Pis je suis souvent, très souvent, beaucoup plus heureuse, et beaucoup mieux dans ma peau que je ne l'ai jamais été.

Pis pour tout ça, merci la vie, merci maman de toujours croire en moi même si les choix que je choisis sont pas toujours évident, merci à toi de m'avoir laissé aller, merci à vous autres, les gens qui nous lisent, qu'on connaît juste par des mots, mais qui, parfois, font juste du bien au coeur.

(Ok, finir ma session me fait pas, j'aime trop toute ! J'ai besoin de boire, je pense! )