Y'a plein de gens dans ma vie. Ma famille, mes amies, les garçons. Y'a plein de gens qui vont faire en sorte que je puisse t'oublier. Plein de bonne nouvelle comme quand j'ai ouvert les yeux sur ma cote de crédit pis wow, je peux emprunter 240 000$ pour m'acheter un condo à moi, pas à toi moi pis le p'tit pou, juste à moi moi moi dans lequel tu n'entreras jamais. Dans lequel je n'aurais aucun souvenir de toi. De toi pis de moi. Dans lequel je ne ressentirai jamais ton absence, ou le léger parfum de ton odeur que j'adore. Tu ne hanteras jamais cet endroit qui aurait pu nous appartenir.
Pis comme demain je vais faire de la moto avec S. Tu l'as jamais aimé, pis t'as jamais eu de question. Il t'a toujours inquiété, tu le percevais comme ton ennemi, alors que le seul qui aurait dû t'effrayer c'est toi. C'est de toi et de tout ce que tu pouvais nous faire que tu aurais du avoir peur. Tu aurais du avoir peur de tes mensonges, de tes manipulations, de ton hypocrisie, mais jamais de lui. Mais demain on s'en va faire de la moto, et je suis contente, je ne penserai pas à toi, on a aucun souvenir de moto, de plage, d'été. On a aucun souvenir de chaleur, de soleil et de mes picots qui me sortent partout dans la face avec mes lunettes de soleil et mes minishort. On a que des souvenirs de froid, de noirceur. Des souvenirs de corps collés sous la couette. Mais c'est tout ce qu'on a. Deux être cachés, cloîtrés. On a jamais rien été d'autre et on ne sera jamais rien d'autre que ça. Une histoire qui n'a jamais existé aux yeux du monde, une histoire qui n'existais que dans ma tête, dans ma foutue tête. Même toi tu savais que ça ne voulait rien dire. Même toi tu savais qu'il n'y avait aucune histoire, qu'on n'était rien et qu'on ne le sera jamais. T'as oublié un détail. T'as oublié de me le dire.
T'as oublié de me dire que la vie que tu me promettais, celle que tu nous projettais, que cette vie là tu n'y croyais pas et que tu n'y croirais jamais. T'as oublié de me dire: "Hey p'tit chou, ce que je te dis, c'est de la bullshit, tombe pas amoureuse de moi, c'est pas vrai que je vais rendre ta vie plus belle." T'as oublié de m'informer que de tomber amoureuse de toi c'était pas un conte de fée, comme tu me l'as promis, mais un cauchemar à vivre les yeux ouverts.
J'avais toujours pensé qu'une peine d'amour c'était pleurer tout le temps, c'était passer chaque minute à essayer de comprendre ce qui était arrivé, c'était se morfondre sur nous-même. En tout cas, toutes les peines d'amour que j'ai vécu ce sont passées comme ça. Mais tu m'apprends qu'une peine d'amour c'est aussi de l'espoir. L'espoir que je ne serai jamais cette femme à qui tu as fait un enfant, celle que tu tromperas encore et encore et encore mais que tu ne laisseras jamais. Je ne serais jamais celle avec qui tu as été le moins honnête, je ne serai jamais celle qui ne sauras jamais à quel point tu ne mérites pas qu'elle t'aime. L'espoir que je n'aurai pas à vivre le reste de ma vie avec ton autre femme dans le décor. L'espoir que je n'aurais pas à être une belle-mère pour un enfant qui n'a jamais demandé à naître dans une famille aussi dysfonctionnelle, avec un père qui ne réussira jamais à lui donner une enfance insouciante. L'espoir que les prochaines semaines, mois et années seront tellement plus belles que ce que tu as pu m'apporter. L'espoir que je ne pleurerai plus tous les soirs et tous les matins, l'espoir que je n'aurais plus le mal au ventre à chaque instant de ma journée par peur de te perdre. Je ne t'ai pas perdu, je ne t'ai jamais eu. On ne peut perdre quelque chose qui n'a jamais été à nous. Tu m'as donné l'espoir que je n'abandonnerai jamais mes rêves et mes projets pour toi, pour toi qui n'aurais jamais au grand jamais mérité que je fasse le moindre sacrifice pour nous. Tu ne mérites pas que je me fendre en cinquante-douze pour toi, parce que même de te séparer en deux pour moi, c'est déjà trop te demander. Tu demandes tout, tu prends tout, tu arraches tout, mais tu ne partages rien, tu ne donnes rien en échange. Tu es égoïste et égocentrique et tu continueras de briser et briser et briser et briser encore et encore et encore et encore toujours les gens autour de toi parce que tu ne sais rien faire de mieux, parce que tu ne peux pas te contenter qu'une femme t'aime au point de tout te donner, ce n'est même pas assez. Aucun être humain ne pourra se donner suffisamment à toi pour contenter tes envies et tes désirs, puisque ton désir est seulement de tout détruire sur ton passage.
Et moi je risque de t'aimer longtemps, très très très longtemps. Mais j'aurai toujours l'espoir que ça aura été mon choix de ne pas laisser cet amour me détruire.
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