lundi 19 décembre 2011

Toi qui t'en vient

Tu pars, tu t'en viens dans pas long. Du métro jusqu'à Papineau, mon temps est compté. Idem pour le temps qui reste avant que je prenne l'avion. Ça, on le savait déjà. Je le voyais dans tes yeux, après notre premier baiser, y'avait ce petit quelque chose de triste derrière l'étincelle, ce petit quelque chose de réactionnaire à mon sourire heureux mais un peu contri, malgré moi, tu savais exactement pourquoi.

C'était beau pareil, t'as bien fait ça. Je m'en veux de déjà parler au passé, mais je sais ce qui s'en vient; je pars en voyage. Là, je pars pour six mois. Y a six mois, je te connaissais pas. C'est proportionnelle; ça défi toute logique que notre histoire ne prenne pas une pause dans l'espoir d'une suite.

Reste que tu m'as fait voir La Chinoise de Godard, puis The Shock Doctrine de Noami Klein puis le dernier de Pedro Almodovar et finalement, magistrale, Nuit #1, où t'as pas réussi à parler pendant 20 minutes au moins après le film. T'étais bouleversé, c'en était bouleversant. Et tout ces livres que j'ai lu et que je vais lire grâce à toi. J'avais jamais rencontré un boulimique de culture dont l'emploi ne gravite pas vraiment dans le domaine, j'ai été soufflée.

Si ça se faisait, je t'aurais dit merci d'exister. Mais ça se fait pas vraiment, ça aurait créer un drôle de malaise. Comme quand tu me dis que je suis belle. Je pousse un merci, un peu coincée et te trouvant mille fois plus beau, mais je le dis pas. Parce que c'est trop facile de glisser un «toi aussi», c'est pas assez senti. Ça manque d'initiative! Et t'es pas une beauté conventionnelle, je suis sûre que tu me croirais pas vraiment, au fin fond de toi. Mais je te trouves tellement beau, si tu savais. Plus je te connais, plus je te trouve beau. Beau, pas juste dans le sens physique du terme, pas juste non plus dans le sens du dedans de toi-même.

Contenu vs contenant, tu m'as dit « toi là, t'es vrm vrm vrm une belle personne » quand on jasait de valeurs contre ces mots précipités « t'es tellement belle, s'en est déstabilisant » alors que ça devenait plutôt physique. Mon Dieu que j'ai hâte que t'arrives.

Si un jour j'avais à te dire je t'aime, ça serait pas parce que je raffoles de ces citations posées là, dans le paragraphe qui précède, ça serait surtout parce que j'aurais pris le temps de te connaître complètement, de fond en comble. Tu me donnes le goût de prendre ce risque.
On verra à mon retour? J'arrive rarement à me contenter du présent et.. Oh, ça cogne à la porte! Tu arrives dans ma vie et moi je pars.

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