dimanche 3 avril 2011

L'art de se réveiller à deux.

J'aime les matins à deux.

Mon cadran a beau sonner à l'infini, rien n'égale une main chaude qui me frôle, qui descend et remonte la courbe de mon épaule jusqu'à ma hanche. Le sourire aux lèvres, j'ai pas encore ouvert les yeux que je suis déjà heureuse. Un matin à deux, on sait jamais comment ça va finir. Une blague sur mes blablas nocturnes, un baiser, une galipette, des crêpes à l'érable: chaque matin est différent.

J'aime l'odeur du café, mais j'aime encore plus quand cet arôme contraste avec notre odeur quand j'ouvre la porte de ma chambre. Ma chambre sent rien quand t'es pas là, j'aime qu'elle sente toi. Si c'était pas agrammaticale, j'écrirais "toi" au pluriel parce que ce bonheur a plusieurs identités.

J'aime la complicité d'un matin de semaine. Ça fait changement. Pas besoin de lire Le Devoir seule et de repenser aux milles petits pépins qui risque d'arriver pendant la journée, ça me permet de me décrocher, comme un fou rire avec Constance après quelque bière mais version lève-tôt.

J'aime le soleil du matin, ton iris est pas pareil. Pas juste tes yeux, toutes les couleurs sont mieux. Comment dire? Plus éclatantes! Jusque le rouge du mur de la cuisine et le bleu des ardoises du comptoir. On dirait un gage d'espoir.

C'est au petit matin que naît mille moments cocasses. Comme quand tu m'as agrippé le menton spontanément pis tu t'es écrié: « Hey! Mais, t'es maquillée! C'est beau. » Quel constat naif, en plus ça t'as pris du temps à le formuler tu passais d'un oeil à l'autre en t'approchant très sérieusement puis t'as fini par lâcher que j'avais un oeil pas pareil à l'autre avant d'ajouter précipitamment que c'était beau pareil, haha. Ce que tu savais pas, c'est que j'ai atchoumé et la poudre libre de mon ombre à paupières s'est déposé là où il fallait pas. T'avais pas besoin de me rassurant en disant que c'est beau pareil. C'est gentil un matin, c'est toujours doux un matin.

À moins que ce soit un réveil hasardeux après un one night et que l'autre est plus fade que prévu. Ça arrive de perdre nos affinités quand l'alcool s'est évaporée. Alors, on est subitement pressée de se rhabiller, on dit qu'on va faire pipi mais en fait on ramasse son sac pour partir en catimini parce que ce gros lourdaud aura certainement pas mon numéro.

Mais ça, ça arrive moins souvent, feque c'est pas grave.
L'adrénaline de la fuite vaut bien un malaise ou deux.

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