Mais le soir, quand je suis toute seule et que je ferme mon dossier de travail vers 11h, que j'écoute des films de filles poches dans mon lit avec mon chat, et que je mets mon cadrant 45 minutes à l'avance pour snoozer, je me dis que ça va pas, que ça va pas pentoute la direction que je prends. Je me dis que je devrais avoir plus de guts. Pis ça, si je me plante? Pis ça, si j'ai le coeur en miettes? Pis ça, si j'ai l'air folle? Mais les matins arrivent trop vites et non, non, je n'irai pas lui mettre mon numéro de téléphone sur un post-it sur sa porte, non je ne rappèlerai pas monsieur-je-retourne-avec-ma-blonde, non je n'irai pas à la boucherie qu'il fréquente, non je ne vais pas aller prendre un verre là-bas, là où je n'aime pas, non j'accrocherai pas ce beau garçon qui est entré à la même station de métro, qui a pris le même bus, et qui a marché jusqu'à ma rue, non je ne lui dirai pas "j'ai envie de te voir, moi aussi" quand il me le dit. Non. Je me dis non à tout, parce que ce serait trop compliqué.
Parce que ce serait avoir quelqu'un à qui demander pour monter ma bibliothèque, ou ouvrir mon pot de sauce tomates. Parce que ce serait avoir quelqu'un à appeler autre que Marquise lorsque je suis dans le bus, et que je m'emmerde durant le trajet parce que je perds mon iPod ou mon livre un jour sur deux. Parce que ce serait quelqu'un à appeler pour me frotter le dos avec du Vick's quand je suis malade, et qui irait m'acheter du NeoCitran, pour pas que j'ai à y'aller à pieds seule dans le froid. Parce que maintenant, je devrais dire bonne nuit à quelqu'un tous les soirs, et me réveiller pleins de matins en sa compagnie.
Non, parce que ça voudrait dire que je m'habitue à avoir besoin de quelqu'un. Pis crime, c'est dur quand ça fouerre et que ça te brise en quarante douze morceaux de revenir à la case de "j'arrive à m'occuper de tout moi-même avec brio".
Faike non, je courrai pas pour avoir ton numéro ou te donner le mie.. Faike non, j'irai pas là-bas avec le boom boom pour voir si tu vas me reconnaître dans le noir pis que tu vas venir me parler. Pis non, je vais pas arrêter de parler de toi ou d'y penser, parce que non, j'ai pas le guts d'agir, pis non, j'ai pas la force de tirer un trait. Faike tsé, si tu veux m'appeler, ben t'es capable de me trouver facilement. Faike tsé, si tu veux m'appeler, gène toi pas. Pis sinon, si tu veux, on pourrais se retrouver dans la rangée des chips au ketchup à l'épicerie, comme dans CSWE, mais on se dirait pas qu'on en peut plus, nous autre.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire