Montréal m'illuminait hier. À peine avais-je repris contact avec l'Homme que je songeais à contacter Amsterdam... Un adieu symbolique comme quelqu'un qui arrive à l'imprévue et qui s'éclipse aux aurores sans jamais donner de nouvelles. Parce qu'il m'a jamais donné de nouvelles depuis la nuit où il était sensé me rappeller, jamais.
Vous vous souvenez de l'homme classe, cultivé, chétif, lunettes de hipster et barbe courte mais douce? On s'est écrit hier. Ça aurait plus simple de discuter sur le chat, mais on a choisit de le faire en inbox. Ça aurait plus simple à cette heure tardive de le faire en français, mais on a dérivé vers l'anglais.
Moi, ça m'amusait. Jusqu'à ce que je me souviennes que quand le voleur m'a arraché mon téléphone, j'ai hurlé les platitudes de circonstances "Au voleur! Aidez-moi, il vole mon téléphone!" en courant. Ils m'ont regardé passé, tout penaud... C'est Constance qui m'expliqua après coup que j'aurais mieux fait de crier en anglais, c'était tous des anglos. Qu'est-ce que c'est que ce pays ou on peut même pas réagir, pousser un cri de détresse dans notre langue? Je me suis sentie seule, aussi seule que dans l'expression les deux solitudes...
"Thought you were still downtown and I'd offer a drink for the expenses."
"Well come over, and you'll be more than welcome to play Drifters for me. That would be awesome. It's been a year now I have this piano and I probably worked on it not more than 10 times... Shame on me."
À deux reprises, il m'a relancé. Dans la langue de Shakespeare, il cherchait une Juliette pour la nuit. J'avais la flemme de me déplacer. J'avais la flemme de m'attacher ( à lui!?! bah... qui sais) et de me faire mal en sortant d'une relation basée sur un non-sens. Il aurait mieux fait d'être gay, comme tous les autres. Quand on a ce look, cette culture, cet humour et cette shape chétive... mieux vaut être gay.
Parce qu'une fille déçue ne reviendra plus. M'enfin, j'essaie...
J'oubliais de vous parler d'Amsterdam. Dans les transports en commun, quand l'attente est interminable et qu'il n'y a pas de syndrome de la tourette pour me divertir (deux, hier et de deux! "Société de marde de caliss" qu'il disait) Bref, quand je suis seule avec moi-même, c'est la tempête dans ma tête, je m'invente des scénarios. Hier, les doigts gelés à l'arrêt d'autobus, je m'imaginais vous écrire que j'avais croisé Amsterdam en rentrant à la Cinémathèque, il avait perdu son téléphone et son ordinateur aussi et il se confondait en excuses tout en jouant dans mes cheveux. Après j'ai décidé que le scénario était mauvais. Alors, j'ai choisi de rencontrer Amsterdam dans le métro, sur le chemin du retour. Évidemment, il a pas dit un mot sur le silence qu'il a laissé tombé cette semaine, évidemment j'ai pas posé de question. Si je pouvais en rajouter ce matin, je vous dirais qu'il est tombé amoureux de moi secrètement, qu'il est passé sous mon balcon avec un cheval blanc et qu'on a eu beaucoup d'enfants...
Sincèrement, moi et la fiction on est pas fait pour se rencontrer.
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